QUAND LA SÉANCE DE VOYANCE VIRE AU CAUCHEMAR

Ces deux consultants qui m'ont (presque) donné envie d'arrêter la Voyance

L'enfer  c'est  les Autres, disait Sartre. Je rajouterai qu'en voyance aussi, l'enfer ce ne sont pas les choses (les thèmes abordés), mais bien les personnes (certains consultants) qu'on souhaiterait ne jamais avoir croisées.
Un bon Voyant doit posséder esprit d'écoute et d'empathie. Mais un Voyant n'est ni médecin, ni psy, ni thérapeute. Même si parfois la voyance se retrouve de force confrontée à la folie des hommes.
Il y a "la folie douce"  (consultant qui rêve sa vie, en déni, mythomane, parano..),  douce folie qui oblige le Voyant à slalomer dans un monde un peu parallèle, face à un consultant hors réalité(s) qui ne nous donne pas pour autant envie de changer de métier.
Il y a aussi des consultants soignés pour diverses pathologies psy, abrutis par les calmants ou autres drogues, qui traversent les cabinets de voyance comme des fantômes amorphes et donc inoffensifs .
Et puis il y a la vraie folie, encore en liberté. Des consultants en mal-être existentiel grave qui dans un  excès de rage peuvent prendre le Voyant pour défouloir, ou pire punching-ball.
Je ne sais pas qui mériterait la 3ème marche du podium de mes pires consultants (la place reste à pourvoir), mais je sais quels sont ceux qui se retrouvent hissés sur les 2 premières marches:
La méchante
Elle m'avait prévenu au téléphone : "Nous avons le même prénom, nous allons vivre un sacré moment !" (En fait, un des pires moments de ma vie).
Elle arrive tard en fin de journée. Quand j'ouvre ma porte, j'ai presque un mouvement de recul tant cette femme est  laide et son aura maléfique. Petite, sans forme, boutonneuse, chauve sur la moitié du crâne, une attitude aussi repoussante que son physique.
Elle s'assied face à moi et d'un ton intempestif : "Si vous n'êtes pas trop nulle, dites moi tout sur cet homme"
Elle pose la photo du prétendant. Beau garçon d'allure classique, beaucoup plus jeune qu'elle.
Je me concentre (le malaise est palpable) : "Vous travaillez avec lui au siège social d'une banque, il vient de lancer une fausse rumeur"
Ses lèvres se tordent de nervosité : "Certes, certes, mais encore???"
Je regarde la photo de ce pauvre homme dont les yeux semblent m'implorer ("non non ne lui dis rien s'il te plaît" ) et de guerre lasse je lâche:  "Il fait croire depuis peu qu'il est homosexuel mais il ne l'est pas"
Elle hurle : "Oui !! Alors que je lui déclare enfin mon amour, je sais qu'il n'est pas homo ! Espèce de nulle dites moi pourquoi il m'a menti? " (sic sic).
Je précise au passage que cette femme réussissait brillamment dans son métier après plus de 10 années d'études supérieures...
Il est évident que l'objet de son désir avait menti sur sa sexualité pour échapper aux griffes de cette harpie. Je dodeline de la tête, ennuyée. Les minutes s'écoulent interminables et elle finit par m'asséner un mémorable :
"Je vais le forcer à m'embrasser lors du repas de fin d'année de notre entreprise et il sera bien obligé de me faire un enfant !"
Cette dernière phrase résume à elle-seule toute la folie de cette femme.
Elle continuera à me hurler dessus, à m'insulter via de petites formules perfides. Excédée, je finirai par la mettre avec fermeté à la porte. Trop c'est trop.
Je reste seule et vidée. Cette expérience inhumaine avec ce monstre me donnera envie d'arrêter subitement et radicalement la voyance. Ce que je ne fis que quelques jours durant. Finalement, cette peste n'aura pas eu ma peau.

Le gentil habitué
(récit développé dans mon livre "Journal d'une Voyante"  paru aux Editions Favre)
Homme célèbre dans le domaine du luxe, il a l'habitude de me consulter depuis plusieurs années. Nous sommes presque devenus amis, je suis sa voyante préférée, et chacun de nos rendez-vous est un délicieux moment de divination.
Rien ne laisse présager ce qui va suivre.
Sa femme tombe amoureuse d'un autre et décide de divorcer. Il espère la reconquérir et  je lui affirme que, selon moi, ce n'est plus  possible (le temps me donnera d'ailleurs raison) mais cet homme ne me consulte plus que dans ce but : que je lui dise que sa femme va revenir, ce que par respect pour lui je ne peux me résoudre à lui faire croire. (Un voyant n'est pas un psy et ne doit certainement pas dire au consultant ce qu'il souhaite entendre, ou pire ce qu'il serait bon qu'il entende).
Un après-midi, Il arrive dans mon cabinet, visiblement très énervé, et probablement ivre. Je le connais depuis si longtemps que je sous estime le danger. Car danger il y a.
Le ton monte de plus en plus, l'homme refuse de s'asseoir, devient menaçant, s'emporte et me saute dessus en bousculant tout sur son passage.
Des années après, je ne sais toujours pas si ce "gentil habitué" a voulu me tuer, me violer, ou "seulement" me frapper. Ce que je sais c'est que pendant près de 3 ans j'ai arrêté toutes mes consultations en cabinet, tant la peur est restée longtemps tenace.


Voilà donc mes pires expériences en matière de consultants. Mais à y bien réfléchir, après tant de séances de voyance,  n'avoir seulement croisé que deux "affreux" c'est finalement fort peu.

© Nathaly Bloch

N.B :
Toutes les personnes citées dans mes articles existent, ou ont existé, et m’ont bel et bien consultée.
Cependant, par mesure de confidentialité, et afin que nul ne puisse les reconnaître, j’ai modifié leurs caractéristiques principales (prénoms, métiers, lieux…)
Toute similitude ou ressemblance flagrantes avec une personne existante ou ayant existé ne donc serait que pure coïncidence totalement indépendante de ma volonté. 

Commentaires

  1. La vache !!! comme on dit chez nous... ça fait froid dans le dos... et pourtant il y en a beaucoup des âmes perdues qui cherchent à voller votre énergie... des vampires quoi...`Tu as bien fait de la virer ;o)
    Bisoussssss

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  2. Si tu veux des protections je peux t'en donner ;o)

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  3. Ouf je ne suis dans dedans ! ;-) ! Très bien ton blog...

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  4. Quel beau blog, extremement intéressant. Bravo

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  5. Oups ça fait froid dans le dos... Je suis sceptique quant à la voyance mais je dois reconnaître que parfois il arrive de fort belles "lumières" et Nathaly, vous me semblez en être une... J'aimerai bien vous consulter mais mes moyens financiers sont très limités, désolée. Merci pour votre blog.

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  6. Merci beaucoup, je ne sais pas si je suis une "Lumière" mais j'essie toujours d'éclairer ceux qui me consultent. Je sais qu'une consultation de voyance coûte cher, même si je n'ai pas changé mes tarifs depuis 8 ans...et qu'à notoriété égale, je suis 4 fois moins chère que certains de mes confrères...Passez moi un petit mail, on ne sait jamais...Merci pour mon blog

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  7. bravo!!! vous etes tres forte. je croyais que parfois , nous sentant mal, un voyant pouvait etre amené a nous dire ce que l on a envie d entendre, par l un de vos temoignage il semble que non!!!!

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  8. Merci beaucoup Naty. Non le jour où je préfère dire à mes consultants ce qu'ils ont envie d'entendre, j'arrête la voyance! De plus ne pas dire (alors qu'on capte des choses importantes, essentielles) c'est mentir il me semble...Mais les 2 personnes évoquées dans cet article sont des épreuves à part entière! Avec le recul du temps, je me dis que j'aurais dû refuser de les recevoir, mais n'était-ce pas déjà trop tard????

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  9. Bonjour

    J'ai connu aussi de ces moments difficiles, où des personnes ( pratiquant parfois) viennent consulter pour se mesurer à vous, ou plus souvent espère essayent d'obtenir de toutes les manières possible ce qu'elles veulent entendre et non ce que nous voyons pour elle.

    Avant j'essayais la diplomatie, de dire la vérité tout en ménageant leurs envies, mais c'était épuisant.
    Comme il n'est tout simplement pas question que je mente non plus, je refuse désormais moi même ces consultations.

    Je dis stop dès le départ.

    Bien amicalement
    Christophe

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  10. Bonjour Christophe, Oui j'ai eu "les mêmes", du moins du même profil psychologique...Le mieux est effectivement de les tenir à distance. C'est un énorme soulagement intérieur... Bien cordialement, Nathaly Bloch

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